D’abord la jambe gauche, toujours.

S’il y a bien une chose que j’ai apprise au cours de ma thèse, c’est la nécessité de l’écriture. Et probablement sa difficulté. 

Philip Roth, le célèbre romancier américain se lamentait : 

« Writing isn’t hard work. It’s a nightmare. 

Coal mining is hard work. This is a nightmare…. »

Pour mener à bien mon projet de thèse, j’ai élaboré petit à petit ma propre routine de travail : méditation, écriture matinale (3-4h pas plus), sieste, impression/corrections/ré-écriture.

Mais comment font les autres ?

Cet été j’ai lu un livre génial, Daily Rituals: How Artists Work, de Mason Currey. Il y décrit les routines de travail de plus de 150 artistes, écrivains, scientifiques.

Pour moi qui trouve un infini plaisir à réaliser cette action en apparence si futile que d’écrire tous les jours, jour après jour, j’ai pris beaucoup de plaisir à étudier comment d’illustres collègues ont fait avant moi.

En bullet point, comme une bonne vielle fiche de lecture pour vous rappeler vos années d’études, quelques petits points que j’ai retenus d’individus (surtout du XXe siècle) qui ont consacré toute leur vie à leur art :

  • Ils ne peuvent connaître d’altération de leur routine sous aucun prétexte
  • Les substances font partie intégrante de leur quotidien (soit ils fument, soit ils sont accros au café, soit ils boivent, soit ils prennent des amphètes, soit tout à la fois)
  • Les gens autour d’eux gravitent comme des satellites autour de planètes mais ils sont le centre de leur propre monde
  • Ils sacrifient une bonne partie de leur vie sociale (et de leur argent) pour pouvoir réaliser leur rêve
  • Une pièce dans leur habitat est dédiée à leur production, et souvent personne n’est autorisé à y entrer
  • Très peu méditent (sauf les peintres qui passent des heures devant leur peinture)
  • Leur épanouissement dans la vie dépend de leur faculté à s’adonner pleinement et totalement à leur passion

Ça donne envie ? J’ai l’impression qu’en plus d’être talentueux, ils avaient l’air d’être bien tristes

Jack Kerouac et Philip Roth allant au charbon

Quelques anecdotes qui m’ont marquées :

  • Victor Hugo avalait deux oeufs crus à 11h tous les matins, et écrivait depuis une verrière sur le toit de sa maison afin que les passants (et sa maîtresse) le voient écrire
  • George Simenon a écrit 425 livres dans sa vie, en étant attelé à sa tâche qu’entre 6h30 et 9h30, soit trois heures d’écriture. Et apparement il voyait  jusqu’à 4 femmes différentes par jour, et selon sa deuxième épouse avait eu près de 12.000 partenaires. Un homme de record donc.
  • Jonathan Franzen croyait en son talent mais était très pauvre. Avec le peu d’économie qu’il avait, il a loué un studio à Boston, a acheté des kilos de riz et de poulet congelé et s’est enfermé un an pour écrire son premier manuscrit. It takes what it takes man.

Pour résumer, je trouve que cette citation de l’auteur américain Edward Abbey convient bien :

« A writer must be hard to live with : when he is not working he is miserable, and when he is working he is obsessed ».

Voilà, c’était mon conseil littéraire de la rentrée et évitez de fréquenter des écrivains ou des artistes 🙃

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