J’ai toujours cherché le bouton on/off. Ce fameux interrupteur, probablement coincé quelque part entre la glande pinéale et l’hypophyse qui permettrait d’arrêter les pensées, et de tomber dans le sommeil facilement, comme une plume qui virevolte et se pose doucement sur un oreiller. Calme. Relax. Disparu.
Alors, à force d’insomnies et de nuits sans sommeil, j’ai commencé à me renseigner pour trouver le remède magique. Le truc de grand-mère qui marche à chaque fois. Je me suis lancé dans une chasse au trésor pour trouver ce Graal enfoui dans les profondeurs de mon système nerveux. À l’époque, j’étais persuadé qu’il existait. J’ai tout testé. Homéopathie, acupuncture, massage des pieds à l’huile de coco, oreillers surchargés de parfum d’huiles essentielles, cannabis, ondes delta sur Youtube, bruit blanc d’un ventilateur toute la nuit, application de tracking du sommeil, et je vous épargne la longue suite de compléments alimentaires. Et puis, désemparé, j’en suis passé par la case chimique. Procédé très efficace, mais forcément difficilement tenable sur le long terme. C’est au milieu de ce safari narcotique commencé dès le plus jeune âge que j’ai découvert la méditation.
Au début, ça a produit quelques résultats. Une fois étendu sur le lit à dévisager le plafond, mes pensées s’évaporaient plus rapidement, et je me lovais dans un repos profond quelques minutes plus tôt qu’auparavant.
Mais je ne vais pas vous mentir, même après plusieurs années de pratique, je ne suis pas sûr de m’endormir plus facilement qu’à l’époque où je sniffais du Ginseng.
En fait, pour moi, la méditation n’est pas une aide directe au sommeil, son apport se joue à un niveau plus subtil.